revue de presse

15 avril 2022 – Interview d’Alain Eloy (PointCulture)


26 avril 2022 – LCR | Le Cour(r)ier Recommandé (BX1) | LCR sur Facebook

« Informatiser le contrôle des chômeurs, en voilà une idée ! Qu’est-ce que ça dit de la valeur travail au cœur de notre économie ? Voilà un film qui lâche le morceau : avec tendresse et humour au scalpel, cogitations sérieuses et déjantées, narration savoureuse signée par le collectif 1chat1chat, c’est « En marche » …

(…) Les dialogues et les situations surprenantes sont plus vraies que vraies, émouvantes, poignantes et parfois très drôles. (…) La force du film – profond et léger, sérieux et comique, familier et atypique – vient du fait qu’il y a quelque chose de différent dans l’attention portée aux destins qui s’entrecroisent. Il n’y a pas de manichéisme. Trop souvent au rendez-vous dans de nombreux comédies sociales. La frontière entre « bon » et « mauvais » est brouillée, ça n’a pas n‘importance, il faut dépasser la façon binaire de poser les problèmes et d’explorer des thématiques. Il n’y a rien de surplombant. Le film n’est ni un « j’accuse » ni un emboîtement de « y a plus qu’à ». Il évite les visions univoques. C’est un dispositif hybride associant la fiction et le documentaire. Avec des tranches de vie bien réelles, une attention remarquable aux vécus anonymes des chômeurs et chômeuses. Avec une réelle volonté d’essayer de comprendre en élaborant des éléments d’analyse susceptibles de décentrer les regards et les perceptions de tous les camps, les pour et les contre. C’est notamment le rôle confié aux philosophes et sociologues – et pas n’importe qui : Dominique Méda, Isabelle Stengers, Antoinette Rouvroy, Miguel Benasayag. Ils et elles sont des personnages du film, commentent les aléas de l’histoire, mettent en perspective, connectent à des clés d’interprétation, non pas de façon savante dans un format « conférence », mais vulgarisant au sein même du fil narratif, incorporé·e·s au récit. C’est une autre manière d’aborder les questions sociales, de s’en emparer pour en partager les préoccupations. Et cela, plus que probablement du fait que les membres du collectif 1chat1chat sont des acteurs de l’éducation permanente. Les visées et les intérêts ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux correspondant au champ cinématographique proprement dit. Les rapports aux représentations de ce qui fait société sont forcément ressentis autrement, posés différemment, depuis une autre expérience de terrain. C’est une autre manière de faire du cinéma, plus proche et plus juste par rapport aux vécus à raconter, à questionner. C’est un cinéma-connaissance, pétillant d’esprit, qui offre dès lors d’autres prises pour imaginer enfin un monde d’après, un vrai.

27 avril 2022 – Focus | La Mascarade du Chômage par Pierre Hemptinne (PointCulture)

4 mai 2022 Micro-Ouvert (Graziella Van Loo) | En Marche – Histoire de l’homme-machine, qu’il convient de « voir comme un cochon se masturbant dans un tas de merde » pour faire acte de résistance – partie 1 (Radio Campus)

15 mai 2022 – RTBF la Une | En quête de sens | Le travail : une valeur à défendre à tout prix?

« C’est dans une salle comble que s’est tenue la présentation du film « En marche – histoire de l’homme-machine » au Centre culturel Jacques Franck à Saint-Gilles, le 25 mai 2022. Un long métrage qui encourage à la réflexion sur des questions de société...

Mai 2022 – Film « en marche » : le théâtre absurde et cruel du contrôle des chômeurs par Adeline Thollot, CBCS asbl

« Où un ordinateur décide de votre exclusion, et où des machines – frappées du sigle rouge de l’oppression – trient sans erreurs et sans sentiments les CV et les dossiers. Exit le théâtre social, exit les mascarades et les faux-semblants. Pour un mieux ? Le film se chargera de vous répondre, avec son ton irrévérencieux et délicieux et à coup de phrases cinglantes autant que de situations (sur)réalistes. Un documentaire édifiant parfait pour déclencher le débat sur ce sujet de société que d’aucuns jugent immuable, alors qu’il résulte de choix politiques et de la perpétuation d’un système d’oppression bien connu, pourtant peu remis en question par nos gouvernants.

1 juin 2022 – En marche – un film du collectif 1chat1chat par Kevin Giraud (Cinergie)

« Le film oscille sans cesse entre documentaire et fiction. Les situations présentées, tantôt drôles, tantôt touchantes, ne forcent même pas le trait. Quiconque a fait l’expérience de ce type d’administration verra à quel point elles sont proches de la réalité, voir même, selon l’expression consacrée, comment cette dernière peut dépasser la fiction. La période de confinement que nous avons vécue, en accélérant et généralisant le recours au virtuel, a montré à quel point notre réalité se rapproche dangereusement de cette vision dystopique. Évitant le manichéisme, ce film est empreint d’une profonde humanité. Celle-là même qui, seule, peut nous sauver.

5 juin 2022 par Philippe Vienne (Wallonica)

« Dans ce film ce qui est troublant n’est pas la vraisemblance de la fiction, mais le caractère fictionnel imposé aux véritables entretiens. C’est toujours une forme de théâtre.

2022 Désorganisation et ridicule par Guillermo Kozlowski (CFS.EP)

« Cette implacable et délectable fable sans morale nous donne à voir, avec une jouissive acuité, le vécu des « chercheurs d’emploi » dans leur confrontation avec une administration aussi obtuse que mesquine et inhumaine. Mais ici, sous une forme parodique – ou plus exactement tragi-comique, car si elle n’est pas avare de moments truculents, elle débouche sur un ultime et lugubre coup de théâtre.

Épilogue aussi abrupt qu’inattendu, qui ne laisse plus aucune place au doute quant à la barbarie de cette machine à broyer, aussi « bien » les « usagers les plus faibles » de la route… tracée d’avance par l’État social actif, que les travailleurs chargés de mettre à « exécution » cette procédure aussi inique qu’inepte. (…) Une menace dont la récente réforme du FOREM, dénoncée depuis des mois dans ces colonnes, nous offre un exemple aussi caricatural que désastreux. Or, un des autres mérites de ce film prémonitoire, parachevé in tempore non suspecto, un bon deux ans avant celle-ci, est qu’il préfigurait génialement ce funeste virage, mais ici, sous une forme allégorique et volontairement ubuesque. Cela, en faisant de son personnage principal « le tout dernier contrôleur de l’ONEm », apprenant sans préavis (si on ose dire) son remplacement imminent par un logiciel jugé plus efficient, pour le boulot purement « machinal » auquel sa fonction s’est réduite. Quand on dit que les artistes sont souvent des visionnaires…

Novembre 2022 – La précarité sur les planches et les écrans par Denis Desbonnet (Ensemble)